Ce qui nous empêche de nous affirmer sereinement et de nous montrer « assertif », c’est la plupart du temps un manque de confiance en soi et un fond d’insécurité qui, si l’on « creuse » un peu, sont toujours liés à un défaut d’estime de soi.

Une estime de soi qui n’a pas pu se construire correctement, qui a été malmenée par les événements au moment où nous étions en plein construction personnelle.

Estime de soi = sécurité intérieure

En effet, l’agressivité comme la passivité sont le plus souvent motivées par la peur. La peur de se retrouver vulnérable, humilié, frustré, démuni etc., ou la peur des réactions de l’autre, de sa colère, de ses représailles éventuelles.

Il s’agit donc toujours de relation marquées par un rapport de force dominant/dominé.

La manipulation également mais de façon moins frontale, plus détournée, qui joue sur les sentiments, la culpabilisation.

Lorsque l’on est suffisamment confiant, sûr de soi et respectueux des autres, une autre perspective s’ouvre alors dans les relations.

On peut s’exprimer avec la conviction que l’on va être entendu et compris.

Et si, d’aventure, ce n’est pas le cas, on ne va pas se trouver blessé directement ou remis en cause profondément, mais on va plutôt chercher les raisons à l’extérieur de soi, et l’on pourra alors chercher une alternative satisfaisante à la situation.

Il n’y a plus les mêmes enjeux vitaux dans la relation car un fond de sécurité est présent qui nous protège et nous permet de garder un certain recul face aux événements.

 

Une estime de soi fragilisée

Evidemment, c’est facile de se dire qu’il est nécessaire d’avoir une bonne estime de soi pour construire une bonne assise personnelle face aux autres et aux événements, mais c’est moins facile de restaurer une estime de soi fragilisée. Comment faire ?

Choisissez une situation où vous sentez que vous manquez de confiance en vous, et essayez d’identifier le dialogue intérieur qui a lieu au fond de vous. Il s’agit de plusieurs voix, souvent deux, qui sont en désaccord. L’une va parler de vous positivement, elle a de l’espoir en la situation, et l’autre va être plutôt négative et pessimiste, ici elle va avoir tendance à vous dévaloriser :

« Je ne suis pas capable »

« Je n’y arriverai pas »

« Je n’ai rien d’intéressant à dire »

Cette voix vous pouvez lui donner un nom comme Aurélia dans son dilemme.

N’oubliez pas que même si cette voix vous paraît négative, elle cherche avant tout à vous protéger. De quoi direz-vous ? De situations qui pourraient vous blesser (à nouveau). Elle veut vous éviter de vous exposer et de prendre des risques qui vous rendraient vulnérables. Elle a ses raisons d’exister, en effet si votre estime de vous est fragilisée, c’est nécessairement parce qu’elle a été blessée à un moment ou à un autre, et souvent même plusieurs fois. Peut-être les avez-vous oubliées. Mais votre petite voix intérieure, elle, non. Et elle se charge de veiller sur vous en vous maintenant à l’abri.

Problème : à trop rester à l’abri, on ne bouge plus, et les difficultés peuvent paraître au fil du temps de plus en plus grandes.

Il va donc falloir oser sortir progressivement de cette zone de sécurité, pour l’élargir et (re)gagner de la confiance en soi. Pas à pas, en vous lançant de petits défis.

 

Restaurer son estime de soi

Développez un regard positif sur vous ! Apprenez non plus à relever uniquement ce que vous ne réussissez pas, ce qui vous manque etc. mais tout ce que vous réussissez, tout ce dont vous êtes fier vous concernant. Faites-en un exercice quotidien pour vous amener tout doucement à changer les lunettes que vous portez quand vous vous regardez…

Choisissez un carnet que vous aurez à portée de main, et notez dedans au moins une fois par jour quelque chose de positif vous concernant.

Et relisez-le de temps en temps, quand l’envie vous en prend. Surtout quand votre moral est en berne.

Mettez de la couleur, des images, des citations qui vous plaisent. Mais surtout parlez de vous en positif, apprenez à changer de regard et à vous dire tout ce que vous auriez besoin d’entendre…