La chance : un état d’esprit
Nous revoilà sur le sujet de la chance pour approfondir la réflexion sur les attitudes particulières qu’adoptent les gens plutôt chanceux. Que font-ils de différent ? Ont-il une aura mystérieuse qui les préserve des contrariétés, déceptions, et autres échecs ?
Vous allez bientôt connaître LE secret de ces génies de la baraka… !
L’optimisme, l’optimisme, et encore l’optimisme
Et oui, là encore les études menées auprès des personnes qui se disent chanceuses ont montré un état d’esprit particulier qui leur est propre : l’optimisme. Autrement dit une faculté à percevoir les aspects positifs d’une situation.
L’ouverture au monde, la joie, la confiance en soi, l’optimisme favorisent la réussite. Ce sont des dispositions naturelles qui créent spontanément un contexte de chance autour de soi. Le secret c’est que l’on attire à soi ce que l’on dégage. Si vous êtes sincèrement joyeux, léger, confiant, vous attirerez à vous des situations joyeuses, légères, qui renforceront votre confiance. C’est un cercle vertueux en quelque sorte.
Les personnes chanceuses n’ont pas d’effort particulier à faire puisque tout vient spontanément à elles facilement.
Quelle chance !
Oui, mais il leur arrive bien quand même d’être confrontés à des tracas, des échecs ou des déceptions ?
Effectivement, mais dans ce type de situation la confiance et la légèreté jouent un grand rôle, car là encore ils n’abordent pas l’événement de la même façon. Ils ont en effet une capacité à rebondir en relativisant et en détectant le positif de ce point de blocage qui survient.
Ils ne se mettent pas à ruminer ou à pester contre la situation, à culpabiliser, à se faire des reproches, ni à se dire que tout est perdu… Non ! Le fait de ne pas se sentir affectés personnellement leur permet de prendre du recul sur la situation et de commencer à envisager les aspects positifs au contraire. La situation est bloquée, mon projet ne fonctionne pas, ok, que puis-je faire ? Ils se mettent à observer, à
réfléchir et à trouver une solution !
Cela va de pair avec une faculté à s’auto-consoler, c’est-à-dire à faire le deuil du projet initial sans trop de douleur, ce qui leur permet de se réouvrir assez vite à d’autres options négligées jusque là.
Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme.
Winston CHURCHILL
Conte zen : l’histoire du pauvre paysan chinois et de son cheval blanc
Voici un conte rapporté par Lao Tseu qui illustre la façon dont nous pouvons juger une situation avec une coloration émotionnelle particulière, et à quel point c’est une façon subjective de vivre la situation qui peut nous enfermer ou nous mettre des œillères.
Un pauvre paysan chinois travaillait dur, aidé dans les travaux des champs par son fils. Rassemblant toutes ses économies, il partit au marché acheter un cheval pour soulager leur labeur. C’est une superbe bête qui tire la charrette pour rentrer les récoltes, rapporter le bois, et bien d’autres taches encore. Ce qui satisfait les deux hommes.Son voisin voyant cela se montra jaloux, et proposa au pauvre paysan d’acheter son cheval. Le paysan répondit :– « Ce cheval est beaucoup plus qu’un animal pour moi, c’est un ami, je ne veux pas le vendre ».Un jour, le cheval sauta au-dessus de la clôture et disparut. Le voisin passant devant l’écurie vide dit au fermier :– « C’était prévisible qu’on la volerait cette bête ! Pourquoi ne me l’avez-vous pas vendue ? Vous n’avez pas de chance ! ».Le paysan se montra plus circonspect :– « N’exagérons rien dit-il. Le cheval ne se trouve plus dans l’écurie, c’est un fait ! Tout le reste n’est qu’une question d’appréciation de votre part. Comment savoir si c’est une chance ou une malchance ? Nous ne connaissons qu’un fragment de l’histoire. Qui sait ce qu’il adviendra ? ».Le voisin se moquait du vieil homme. Il le considérait depuis longtemps comme un simple d’esprit. Le fermier n’est pas assez riche pour s’acheter un autre cheval, et continue de travailler dur avec son fils. Quinze jours plus tard, le cheval revint. Il n’avait pas été volé ; il s’était tout simple- ment mis au vert, et ramenait une douzaine de chevaux sauvages de son escapade.Le voisin du fermier vint lui rendre visite :– « Vous aviez raison, ce n’était pas un vol. Vous avez de la chance !– Je n’irais pas jusque-là, dit le paysan. Je me contenterais de dire que mon cheval est revenu. Comment savoir si c’est une chance ou une malchance ? Ce n’est qu’un épisode ».Le paysan demande à son fils de dresser les étalons sauvages, ce qu’il entreprit. Au cours d’une séance de dressage, un des chevaux jeta son cavalier à terre et le piétina, lui cassant une jambe. Le voisin vint une fois de plus donner son avis :– « Pauvre ami, vous n’avez pas de chance, voici que ton fils unique est estropié. Qui donc vous aidera pour les travaux de la ferme ? Vous êtes vraiment à plaindre.– Voyons, rétorqua le paysan, n’allez pas si vite. Mon fils a perdu l’usage de sa jambe, c’est tout. Qui dira ce que cela nous aura apporté ? Nul ne peut prédire l’avenir ».Quelque temps plus tard, la guerre éclata. Tous les jeunes hommes du village furent enrôlés dans l’armée, sauf l’invalide.– « Vieil homme, se lamenta le voisin, vous aviez raison ; votre fils ne peut plus marcher, mais il reste auprès de vous, tandis que nos fils vont se faire tuer.– Je vous en prie, répondit le paysan, ne jugez pas hâtivement. Vos jeunes sont enrôlés dans l’armée, le mien reste à la maison, c’est tout ce que nous puissions dire. Est-ce un bien ou un mal ? Qui peut le dire ? ».
Sagesse de Lao Tseu
Ce conte nous incite à relativiser les événements plutôt qu’à se laisser emporter par nos émotions négatives comme positives, et à rester mesuré en toute chose.
Nous avons tous un cheval blanc mais veut-il nous conduire quelque part où simplement nous apprendre à voyager ?
Nous percevons la réalité à travers des filtres qui peuvent être comme des œillères et nous cacher une partie de ce qui est. Ne nous enthousiasmons donc pas trop vite au risque de retomber aussi rapidement. Mais ne nous laissons pas non plus envahir par des pensées pessimistes qui nous empêchent de percevoir les opportunités contenues dans un échec apparent.
Qui sait ce que contient en germe toute situation ?
De même qu’une crise peut se révéler porteuse d’un puissant potentiel de transformation, qui sait quelle heureuse nouvelle peut surgir derrière ce qui ressemble à première vue à une impasse… ?
N’est-ce pas la signification même du symbole du yin et du yang : déjà le germe du blanc dans le noir dominant, et le germe du noir dans le blanc dominant ?