Les loyautés inconscientes (suite) : un ennemi impitoyable
Récemment, France TV a diffusé une nouvelle version du roman de Jules Verne, Le tour du monde en 80 jours, dans laquelle la psychologie du héros a été profondément modifiée pour faire de Phileas Fogg un homme tourmenté en proie à des autosabotages très puissants.
Et bien évidemment, ce nouveau scénario va particulièrement nous intéresser parce qu’il met en scène l’intensité des conflits émotionnels que vit le personnage principal, et la façon dont il va réussir à en triompher.
Alors que pour le personnage incarné avec talent et sensibilité par Sharon Stone dans le film All I wish nous avions étudié les mécanismes d’autosabotage qui la paralysaient au travers du lien qu’elle entretenait avec sa mère, nous allons ici nous intéresser au personnage de Bellamy qui s’acharne à contrecarrer les plans de notre Phileas Fogg des temps modernes.
Un ami aux intentions malveillantes
Dans cette nouvelle version du roman de Jules Verne apparaît, dès le premier épisode, Bellamy, que l’on découvre comme étant un ami d’enfance de Phileas Fogg.
Ils se côtoient quotidiennement au Reform Club, et l’on se rend compte que cet « ami » de longue date qui fait partie du cercle restreint des intimes de Phileas Fogg, se plaît à le rabaisser et à le railler. On voit en face un Phileas Fogg évitant, qui élude les agressions de Bellamy, jusqu’au moment où, dans un sursaut d’affirmation, le pari se trouve lancé.
Ce sursaut est ici le point de départ de la série, contrairement au film All I wish où il interviendra bien plus tard. Si vous n’avez pas lu le précédent article dans lequel je traite de l’enjeu crucial de ce sursaut pour Senna, le personnage principal de cette comédie romantique où il est question également d’autosabotages assez tenaces, je vous invite à aller le lire ici.
Le scénario va nous expliquer, au fil des épisodes de cette série télévisée, que vingt ans plus tôt, Phileas avait déjà projeté ce tour du monde, mais avec Estella, son grand amour de l’époque. Or, influencé par les railleries permanentes de Bellamy, Phileas Fogg avait été pris d’une panique soudaine au moment d’embarquer avec sa bien-aimée, et avait prétexté l’oubli d’un bagage sur le quai, pour fuir et la laisser seule sur le bateau, en partance pour ce tour du monde projeté à deux.
Ci-dessous, un premier extrait de l’épisode 1, dans lequel on assiste aux moqueries sarcastiques de Bellamy à l’encontre de Phileas alors que ce dernier s’intéresse à de nouvelles possibilités de faire le tour du monde grâce aux nouveaux moyens de transport récemment développés.
On remarque que Bellamy, non content de rabaisser Phileas Fogg, prend plaisir à l’humilier, en revenant sur un épisode d’enfance, comme s’il voulait porter un coup fatal à son estime de lui et stopper là ses rêveries de tour du monde.
Un sursaut inattendu
Dans le second extrait, ci-dessous, Bellamy poursuit ses sarcasmes. Mais, ce jour-là, Phileas Fogg ne le laisse pas avoir le dernier mot comme à son habitude. En effet, dans un sursaut inattendu, il se redresse et affirme son projet de relever un défi : effectuer le tour du monde en 80 jours… voire moins !
On peut lire alors sur le visage de Bellamy un malaise se dessiner. Cette rebuffade de Phileas Fogg le prend de court et sème un certain trouble en lui. Mais il se ressaisit vite et le provoque à nouveau en ironisant sur son projet.
Cependant, Phileas Fogg se retourne alors vers lui, et lui tient tête.
Observez comme les yeux de Bellamy deviennent durs et perçants à cet instant de l’échange entre eux.
La guerre est déclarée.
Autant on comprend aisément l’enjeu crucial de cette joute verbale pour Phileas Fogg qui décide enfin de se reprendre sa vie en mains et de suivre ses passions, autant l’acharnement impitoyable que Bellamy met à détruire cet élan de vie chez son ami peut interroger.
Il se comporte en effet comme s’il se trouvait lui-même menacé ou mis en cause par les idées de Fogg et ses projets avant-gardistes. Pourquoi affiche-t-il une telle détermination à le voir échouer ?
Que se passe-t-il donc en lui ? En quoi la liberté de Phileas Fogg et son intérêt passionné pour le voyage et les nouvelles technologies pourraient-ils le menacer et susciter ainsi chez lui une telle animosité ?
Interrogeons là aussi les tarots pour tenter d’éclairer cet enjeu passionnel qui se révèle entre eux.
En effet, Bellamy a ceci d’intéressant qu’il incarne l’autosaboteur de Phileas : il mobilise toute ses ressources destructrices afin de le voir échouer.
Qui est donc cet autosaboteur ? Et qu’est-ce qui le motive à s’opposer ainsi au désir de vie de celui qui est son ami, ne l’oublions pas.
Les enjeux cachés de l’animosité de Bellamy à l’égard de Phileas Fogg
Voici les questions que l’on peut poser aux cartes afin de mieux comprendre la psychologie de Bellamy :
- Quelle est la situation psychologique de Bellamy à cet endroit du film ? XVII L’Étoile
- Quelle menace représente pour lui les idées de Phileas Fogg ? XX Le Jugement
- Dans quel but l’attaque-t-il si impitoyablement ? Le Mat
- Comment Phileas doit-il réagir face à Bellamy pour ne pas être détruit ? XV Le Diable
- Quel est l’enjeu profond de cette joute verbale entre eux ? XIII L’Arcane sans nom (la Mort)
L’Étoile représente la situation psychologique de Bellamy à ce moment du film. Elle est ici à interpréter dans son sens renversé, c’est-à-dire négatif, car ce sont les aspects sombres de Bellamy qui s’expriment à l’encontre de son ami.
L’Étoile nous apprend que Bellamy est un homme désabusé, fataliste, qui n’a foi en rien ni en personne. Il n’est lui-même pas digne de confiance, et s’il peut abuser un ami à des fins personnelles, il le fera sans le moindre scrupule.
L’image qu’il donne de lui-même est la seule chose qui compte à ses yeux, contrairement à Phileas Fogg qui, lui, se montre tel qu’il est et peut paraître vulnérable, ou fragile, sans se réfugier derrière un masque opaque pour dissimuler ses faiblesses.
On apprendra d’ailleurs, au fil des épisodes, que Bellamy dissimule une banqueroute personnelle et que la banque menace de saisir sa maison au moment où il prend ce pari avec Phileas. Faire échouer son ami devient alors sa seule porte de sortie pour éviter cette humiliation personnelle, mais aussi publique.
Tout au long du film, Bellamy apparaîtra comme un homme aux abois, sans foi ni loi, prêt à toutes les traîtrises pour arriver à ses fins.
Le Jugement symbolise, de son côté, la menace que la personnalité et les idées de Phileas Fogg représentent pour lui.
Phileas est un homme intelligent, ouvert aux idées nouvelles, qui sait répondre à l’appel de l’aventure comme tous les héros courageux. En ce sens, il représente l’éveil, la capacité à entendre les messages qui lui sont envoyés pour le guider vers le bon chemin, pour sortir de l’obscurité et des stagnations présentes dans sa vie.
C’est ce que la carte dans son versant positif représente. Le personnage du haut représente la petite voix qui produit le sursaut chez lui. Il l’entend, et se charge de sa puissance pour se redresser et aller vers la lumière, en l’occurrence ici, se lancer dans ce tour du monde qui le passionne mais qu’il a « lâchement » (« coward ») abandonné depuis des décennies, paralysé qu’il était par la peur.
Le personnage tout en haut de cette carte peut représenter la petite voix à l’intérieur de Phileas Fogg qui l’appelle à tenter ce voyage, qui le réveille et tente de le sortir de la torpeur dans laquelle il est pris depuis 20 ans.
Il est en effet embourbé dans une vie morne, éteinte. Il le dit lui-même à la minute 1’20 de l’extrait n°2 : « Il ne se passe rien [dans ma vie], rien depuis des années ». Il est mort intérieurement depuis qu’il a abandonné Estrella. Nous l’apprendrons bien plus tard.
Or le visage de Bellamy nous apparaît furtivement au moment où Phileas annonce soudainement son départ en voyage. Il est crispé, son malaise est important. La capacité de Phileas de répondre à l’appel de la vie, au défi que celle-ci lui envoie, lui renvoie son incapacité personnelle à le faire. Bellamy n’est pas animé par la carte du Jugement, il n’a pas la capacité de Phileas Fogg de se laisser animer par ses passions, du moins pas par ses passions lumineuses. Pas par celles qui le dirigeraient vers sa lumière personnelle. Il est au contraire englué dans l’obscurité, dans une rage qui le détruit et le pousse à détruire ceux qui voudraient se redresser à ses côtés.
Aussi, plus Phileas va se montrer intelligent, souple, réactif, téméraire, sûr de lui, plus Bellamy va se sentir menacé. Phileas le menace ainsi quand il se met en mouvement, quand il a un sursaut d’élan vital et la volonté de vivre ses passions. Car il révèle que Bellamy en est lui-même incapable et qu’il est figé dans des processus mortifères qui le tirent vers le gouffre des enfers.
Les passions qui animent Bellamy sont des passions sombres et destructrices au contraire de Phileas.
La prison intérieure de Bellamy dans laquelle il cherche à retenir Phileas
Quel est donc l’objectif de Bellamy ? Que cherche-t-il à atteindre en attaquant ainsi les rêves de Phileas Fogg ?
Le Mat nous apprend qu’il cherche à porter atteinte à la capacité de son ami à partir à l’aventure, baluchon à l’épaule, sans se soucier du qu’en dira-t-on, et surtout sans se soucier de l’échec qu’il pourrait rencontrer.
Phileas entend les railleries des ses collèges du Reform-Club quand il annonce son projet fou, mais il est capable de les affronter et de poursuivre son chemin sans s’en trouver affecté.
Le Mat représente donc la liberté intérieure de Phileas Fogg, et sa capacité d’émancipation. Il peut partir sur les chemins de sa vie et vivre les transformations qui feront de lui un homme épanoui et accompli.
La passion et la curiosité qui l’animent sont les plus forts. Son chemin est éclairé par le Soleil qui brille haut dans le ciel derrière lui. Cet astre puissant le soutient dans sa quête.
En l’attaquant aussi violemment et impitoyablement qu’il le peut, Bellamy cherche à casser cet élan de confiance et de foi qui guide Phileas, à briser sa liberté intérieure, et à le perdre en en amenant du doute et de la confusion en lui.
Il cherche alors à le faire passer pour un fou, un doux rêveur aux idées irréalistes qui n’ira pas plus loin que Victoria Station, effrayé par les dangers qui se présenteront dès qu’il passera le pas de la porte du Reform-Club.
L’image négative qu’il cherche à donner de Phileas peut nous laisser supposer qu’il tente par ce biais de projeter ses ombres sur lui. C’est-à-dire de se débarrasser de parties de lui-même qu’il méprise en les attribuant à Phileas Fogg.
Cette hypothèse peut donc nous amener à penser que Bellamy est peut-être un homme faible, dominé par ses peurs, qu’il masque soigneusement sous une apparence forte et dominatrice. En braquant les projecteurs sur Phileas, et en s’acharnant sur lui, il détourne ainsi l’attention et se rassure lui-même.
Bellamy n’est pas courageux, il ne semble pas avoir de rêves ni de passions. Sa vie est à l’arrêt, campé qu’il est dans son fauteuil du Reform-Club. Il est très certainement incapable d’affronter les épreuves que la vie met sur son chemin pour l’amener à se révéler, et ne sait y répondre qu’en empruntant la voie des addictions, des choix faciles, et de la violence.
Autant Phileas Fogg représente la partie lumineuse de l’homme, celui qui, certes, a des peurs et manque de confiance en lui, mais est capable d’affronter ses peurs et de relever des défis pour aller vers son accomplissement personnel, autant Bellamy incarne la partie obscure de l’être humain, dominée par des pulsions destructrices, qui, faute de pouvoir se libérer de ses chaînes tente de maintenir les autres enchaînés à ses côtés, comme si « tuer » les autres le maintenait en vie.
La clé pour réussir à se libérer de ces énergies lourdes et toxiques
Comment Phileas Fogg doit-il réagir face à ces motivations sombres de Bellamy qui tentent de le tuer psychiquement, de le ramener vers l’inertie de laquelle il était prisonnier jusqu’alors ?
Les cartes conseillent à Phileas Fogg d’activer en lui l’énergie du Diable, c’est-à-dire d’écouter son élan vital, et se laisser guider par la puissance profonde de ses désirs, sources de vie.
C’est ainsi qu’il réussira à se libérer des liens obscurs qui le maintiennent prisonnier des critiques de Bellamy et complètement paralysé dans sa vie.
Partir ainsi à l’aventure sur un coup de tête, et miser sa fortune sur ce pari, est un acte plutôt stupéfiant pour un membre de la société bien pensante du Reform Club de Londres de la fin du XIXè siècle.
Le Diable l’invite à ne pas se laisser influencer par le point de vue de tous ceux qui l’entourent mais à suivre ses propres impulsions salvatrices. La vie est de l’autre côté de la rue. En passant ce seuil, Phileas va transformer sa vie et son image de lui.
Faire confiance à ses désirs, s’affranchir des conventions pour suivre son élan intérieur, jouer et retrouver du plaisir dans sa vie, telles sont les clés dont Phileas Fogg a besoin, et qui justement l’animent dans cette scène qui l’oppose à Bellamy.
On peut d’ailleurs relever qu’autant Bellamy tente de s’affirmer en cherchant à détruire Phileas, autant Phileas s’affirme seul, sans spécialement prendre Bellamy à témoin ni le transformer en ennemi. Face à la virulence de Bellamy, il lui fait face et reste debout, mais sans agressivité. Il est déterminé et affirmé, mais libre. Nul besoin d’attaquer Bellamy pour trouver sa place.
Ainsi, contrairement à lui, jamais il ne cèdera à la tentation de la colère, ni du bouc-émissaire. Le défi que relève Phileas est de faire face à lui-même. La lutte qu’il engage est intérieure. Il ne combat aucun ennemi extérieur. Bellamy n’est pas son ennemi mais un adversaire qu’il respecte.
L’enjeu profond de ce pari
L’Arcane sans nom (la Mort) symbolise l’enjeu profond de la joute verbale qui a lieu entre Phileas et Bellamy à l’occasion de ce projet fou de tour du monde en 80 jours.
En effet, cette carte de la mort est celle des transformations profondes, du grand nettoyage qui purifie. Dépoussiérer, aérer, trier, jeter, nettoyer, ranger, sont des actions libératrices et régénératrices aussi bien pour la maison que pour l’âme.
Au début du film, Phileas Fogg est embourbé dans une vie poussiéreuse, ennuyeuse, sans saveur, à des années-lumière de son potentiel et de sa personnalité. Il se lève tous les matins, mais sa vie n’a d’autre but que d’aller passer sa journée au Reform-Club et d’apprendre ce qui se passe dans le monde au travers de la lecture des journaux.
D’une certaine façon, Phileas est mort intérieurement. Il passe totalement à côté de sa vie.
Nous nous trouvons donc dans un enjeu de vie ou de mort. Va-t-il laisser l’influence mortifère de Bellamy avoir raison de lui, ou, au contraire, réussir à se réveiller et à prendre en mains son destin ?
En annonçant son projet et en bravant les attaques violentes de Bellamy, il amorce une transformation personnelle radicale. Il s’engage enfin dans l’aventure de sa vie, celle qu’il avait débutée 20 ans auparavant avec Estella, sa fiancée, et qui avait tournée court au moment crucial où le bateau allait partir et l’emmener au loin.
Phileas Fogg se redresse et s’affirme. Il affronte ses peurs et se libère des paralysies qui l’avaient maintenues éloignées de lui-même depuis des décennies.
Notons d’ailleurs que Senna et Phileas Fogg ont tous les deux sensiblement le même âge, la quarantaine bien avancée, lorsqu’ils réussissent à prendre le dessus sur leurs autosabotages grâce au sursaut libérateur qui se produit subitement.
Est-ce que cela signifie que durant la première moitié de leur vie, ils sont restés prisonniers des attentes que leur entourage avait à leur égard, prisonnier des conventions sociales, et qu’ils ne s’autorisent chacun à affirmer leur originalité et leur décalage face aux autres qu’à l’amorce de la seconde moitié de leur vie ?
Quoi qu’il en soit, on voit cette métamorphose prendre la forme d’un jaillissement, d’une révélation soudaine et inattendue, telle un bouchon qui saute sous la pression et libère l’énergie contenue jusqu’alors. Et la beauté de leur personnalité qui émerge alors au grand jour est saisissante. Une puissance bienveillante et profondément enracinée se dégage d’eux et les transforme en leader positif inarrêtable et très inspirant.
Après s’être libéré de ses chaînes en écoutant ses désirs et en les prenant au sérieux, et avoir amorcé cette transformation profonde en enfourchant son cheval blanc et en portant haut sa bannière, laissant à terre des cadavres qui représentent toutes les énergies usées, les vieilles croyances qui étaient devenus encombrantes, les peurs qui le dominaient, Phileas Fogg se retrouve maintenant libre et léger comme le Mat, son chemin étant éclairé par le Soleil.
Une force le guide et de belles et riches aventures l’attendent…
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Le chemin à suivre pour se libérer de ses loyautés inconscientes
Vous le voyez, que ce soit pour Senna ou pour Phileas Fogg, l’action à mener par les personnages principaux pour se libérer de leurs chaînes intérieures est rapide et tranchante.
Dans un cas il s’agit de la foudre de la Maison Dieu qui permet d’ouvrir le toit de la Tour emprisonnante, et dans l’autre il s’agit du Diable et de la Mort qui coupent les liens toxiques et permettent de s’affirmer.
Dans les deux situations les conséquences sont les mêmes, un regain de vitalité, de jeunesse et de foi, avec le Soleil pour Senna, et le Mat pour le héros de Jules Verne.
Vous remarquez la présence forte du soleil dans ces deux cartes. Ce n’est pas anodin car le soleil vient ici symboliser la sortie de l’obscurité, des ténèbres de l’âme.
Senna et Phileas Fogg étaient tous les deux prisonniers d’un marécage affectif, et en répondant à l’appel de l’aventure, ils ont trouvé la voie qui les a conduit vers la Lumière.
Le Soleil symbolise aussi la force structurante du masculin qui permet de rayonner et d’affirmer pleinement qui on est.
Ces loyautés desquelles Senna et Phileas étaient prisonniers durant toute la première partie de leur vie sont inconscientes parce que tout ceci se joue de façon souterraine et invisible. Un œil extérieur peut ainsi être témoin des échanges de Senna avec sa mère ou de ceux de Phileas avec Bellamy sans n’y voir rien d’autre que quelques accrochages banaux entre mère et fille ou entre amis, sans percevoir l’importance capitale des enjeux qui se jouent à cette occasion.
Leurs autosaboteurs prennent ici l’image pour Senna de sa mère, et pour Phileas Fogg de Bellamy, mais bien plus qu’une personne réelle et extérieure à soi, les autosaboteurs sont surtout des voix négatives ou mauvaises conseillères que l’on a en soi. C’est d’abord en soi que le travail doit se faire pour pouvoir ensuite se manifester à l’extérieur. Et vous avez compris qu’il suffit d’un déclic soudain, lorsque l’on se sent prêt à remettre en cause l’équilibre établi.
Chaque dialogue qui se répète donne ainsi l’opportunité, aussi bien à Senna qu’à Phileas, de sortir de sa prison intérieure en changeant sa façon de réagir.
Vous aussi vous avez ainsi l’opportunité, chaque jour, de vous redresser comme le fait Phileas et de suivre vos désirs, sans vous préoccuper des réactions de ceux qui tentent de vous retenir prisonnier.
Les prisons sont avant tout intérieure, et vos peurs en sont les gardiens. Alors, rassemblez votre courage et franchissez le seuil… pour vivre vous aussi l’aventure qui vous attend et pour laquelle vous êtes ici dans cette vie !
Bon courage, le soleil qui vous attend en vaut la peine !