Ce qui guérit en thérapie
De nos jours, le développement personnel s’affiche partout. Dans les livres, à la radio, à l’écran, dans les conversations entre amis, le sujet s’est banalisé et fait partie du quotidien des générations actuelles désormais. Ce n’est plus tabou d’aller consulter un thérapeute.
Vouloir sortir de schémas répétitifs, guérir ses blessures du passé qui continuent à être douloureuses dans le présent, trouver comment s’affirmer et être soi sans blesser l’autre sont autant de sujets qui questionnent et peuvent amener le mental à tourner, tourner, jusqu’à l’épuisement… Et dans cette quête, l’aide d’un thérapeute se révèle très souvent incontournable.
Or, il se trouve que la question qui revient presque toujours à la fin d’un premier échange où la personne qui me contacte m’a exposé sa situation est : « est-ce que ça peut se guérir ? ». Autrement dit : est-ce vous pensez qu’il est possible de travailler et de résoudre ce problème qui me fait souffrir et sur lequel je bute depuis des années sans trouver de solution ?
Et voici ma réponse courte : oui, bien sûr, tout se guérit.
Cependant… tout ne se guérit pas facilement, avec n’importe quel thérapeute, ni rapidement.
Il y a des conditions nécessaires à la guérison de nos blessures personnelles, des étapes à franchir. Et dans cet article je voudrais vous partager la façon dont les choses m’apparaissent aujourd’hui, d’après mon expérience à la fois de thérapeute mais aussi de patiente qui a côtoyé de nombreux thérapeutes différents tout au long de ces années.
C’est la relation qui nous guérit
En réalité, et les études menées à ce sujet le mettent en évidence, au-delà d’un courant thérapeutique ou d’une technique, c’est la relation que vous parvenez à tisser avec votre thérapeute qui va être la principale source de guérison pour vous. C’est avant tout la relation humaine qui soigne.
Alors, qu’est-ce qui soigne dans la relation ? Tout simplement le fait d’être écouté, compris, non jugé, accueilli avec bienveillance dans tout ce que l’on est. Ce qui guérit en profondeur, c’est de pouvoir se confier à un autre, de pouvoir dévoiler ses vulnérabilités, ses peurs, sa mauvaise image de soi, ses remords, ses lâchetés, mais aussi ses rêves les plus intimes, sa sensibilité, ses espoirs… et de constater que l’on est respecté, accepté et que ces confidences, loin de fragiliser le lien, le renforcent au contraire et nous rapprochent.
Et c’est là tout un processus dont il est impossible de déterminer à l’avance la durée, car il va vous demander de relâcher progressivement tout votre système de défense habituel contre les blessures qui se produisent dans la relation à l’autre.
Nous apprenons tous, en effet, à ne pas montrer nos vulnérabilités les plus profondes. Or, ce sont ces blessures anciennes qui ont besoin d’être exposées, partagées, révélées, pour être guéries dans la relation.
C’est donc le temps et la possibilité qui sera la vôtre de prendre suffisamment confiance en votre thérapeute pour le laisser entrer dans cet espace de votre vie intérieure, intime, qui va définir le chemin que prendra votre guérison profonde. Et bien entendu la réponse qu’il va y apporter, c’est-à-dire le lien qu’il va construire avec vous à partir de ce partage.
C’est la raison pour laquelle ce qui s’écrit en quelques lignes ici peut prendre des mois, voire des années ou, hélas, ne jamais se produire avec un thérapeute donné, quel que soit le temps et le nombre de séances que vous allez effectuer avec lui/elle.
Ce qui conditionne votre guérison émotionnelle est véritablement relié à la qualité du lien de confiance que vous allez pouvoir tisser avec votre thérapeute, et d’acceptation, on dit aussi d’amour inconditionnel, qu’il va pouvoir vous manifester.
C’est également la raison pour laquelle un thérapeute qui sera très bénéfique à un ami, ou à une cousine, ne va peut-être pas du tout vous convenir à vous, ou même, va réveiller des blessures en vous ou de la déception alors que vous veniez cherchez de l’aide.
Alors, comment s’y retrouver et comment choisir le bon thérapeute pour soi ?

Comment choisir son thérapeute ?
Vous le comprenez bien, il n’y a pas de « bon » thérapeute. Il y a le thérapeute qui sera bon pour vous, aujourd’hui.
Quand on consulte un thérapeute, on a tendance naturellement à penser qu’il détient un savoir, une vérité, des compétences, qui vont nous aider à cheminer. C’est vrai, il a une expérience et des compétences objectives, rationnelles, en rapport avec sa formation et son parcours personnel.
Mais ce qui est important, c’est de savoir s’il a les compétences dont on a besoin aujourd’hui, dans la situation et la souffrance dans laquelle on se trouve. Et cela, c’est éminemment subjectif et impalpable. Et personne ne peut le savoir, pas même lui. Seule la rencontre peut le révéler.
Parce qu’engager une thérapie, c’est aller rencontrer un autre être humain, qui a son histoire, ses blessures, et ses propres « carapaces », c’est-à-dire les protections qu’il s’est lui-même construite face aux douleurs qu’il a vécues. Bien sûr, sa formation et son propre parcours thérapeutique l’ont amené à être plus ouvert, réceptif à l’autre, empathique, bienveillant, et en guérissant une partie de ses propres blessures à relâcher ses systèmes de protection dans la rencontre avec l’autre. Mais il n’en reste pas moins un être humain avec ses limites, ses points aveugles, ses croyances et ses douleurs non résolues.
Vous n’avez pas besoin d’un thérapeute « parfait » pour vous accompagner, mais d’un thérapeute qui saura vous accompagner pour approcher vos douleurs les plus profondes et passer dessus un baume cicatrisant avec compréhension et bienveillance. Un thérapeute qui vous regardera tel que vous êtes avec amour – je parle ici d’un amour au sens où le décrit Mère Térésa – et qui ne se sentira pas menacé ni blessé par ce que vous pourrez lui dire. Un thérapeute avec qui vous serez en sécurité. Entendu, compris et accepté. Et j’ajoute ici, qui saura être consistant quand vous en aurez besoin.
Et ça, ce n’est pas rationnel, ce n’est pas concret, objectivable par l’esprit. Cela relève du sensible, de l’intuition. Et c’est votre enfant intérieur qui va être capable de vous dire si vous êtes au bon endroit, avec la bonne personne.
C’est la raison pour laquelle vous seul êtes à même de choisir votre thérapeute et de sentir si vous vous sentez en confiance avec lui/elle. Alors, faites-vous confiance, écoutez cette petite voix en vous qui va s’éveiller lors de votre premier rendez-vous ou une fois que vous en serez sorti. C’est elle qui seura vous dire si la personne que vous venez de rencontrer vous sera bénéfique.

Et ne laissez pas votre mental rationnel prendre le dessus et l’étouffer, cela arrive parfois.
Engager une thérapie, c’est se lancer dans une aventure à deux, et vous n’irez nulle part si vous ne pouvez pas tisser un lien profond et sincère de confiance avec le professionnel que vous avez choisi.
N’ayez pas peur de dire non, de chercher encore si besoin, jusqu’à trouver la personne avec qui vous sentirez cette connexion profonde qui vous permettra de vous relâcher et d’être vous-même de façon vraie.
Rencontrer l’autre en thérapie est la plus belle aventure qui soit et que je vous souhaite. Comme toute aventure, elle est faite de rebondissements, d’obstacles et de virages inattendus. C’est ce que je vais continuer à évoquer avec vous dans un prochain article consacré aux difficultés qui peuvent se présenter ensuite dans le lien.
Que la Force et l’Espoir soit avec vous, il n’existe aucun tunnel qui n’ait pas une belle et magnifique lumière au bout.
__
Retrouvez cette vidéo sur le même sujet sur la chaîne You Tube Objectif Nouvelle Vie :