Instaurez des rituels
La semaine dernière, je vous proposais d’instaurer un rituel quotidien dans votre vie : vous remémorer chaque soir 3 bonnes choses qui s’étaient déroulées dans votre journée. Le but était triple : (ré)activer la sensation de bien-être régulièrement en vous, prendre conscience de ce bien-être, ce qui génère un sentiment profond de bonheur, et sortir d’une vie « automatisée » où tout se déroule machinalement sans que vous soyez réellement connecté(e) à vous-même.
Or, j’ai lu cet article de Tal Ben-Shahar cette semaine consacré aux rituels et souhaitais le partager avec vous pour poursuivre notre réflexion sur le bonheur. Il explique l’intérêt de la mise en place de rituels pour produire des changements dans votre vie, et propose un exercice pour mettre en pratique ces conseils.
Je vous propose de le lire, et on se retrouve juste après :
Quel changement souhaitez-vous dans votre vie ?
Voici les questions auxquelles Tal Ben Shahar vous propose de répondre chez vous, sur une feuille, ou mieux, dans un carnet que vous consacrez à votre développement personnel :
Rituels : entre juste mesure et excès
Vous avez peut-être reconnu, en tête de l’article, une photo de Rafael Nadal, assis sur son banc au bord du court, avec ses bouteilles d’eau devant lui. Les amoureux du tennis connaissent ses nombreux rituels sur le court.
Dans sa biographie, il explique qu’il a mis au point différents stratagèmes pour rester concentré et maître de ses émotions durant le match. (L’alignement des bouteilles n’en fait pas partie, mais on peut supposer que cela en est un des effets non volontaire.)
L’euphorie d’un bon coup, ou le petit vélo qui se met à tourner dans sa tête après la perte d’un point décisif, sont en effet deux ennemis du sportif, bien davantage encore que l’adversaire en face.
Il a donc mis en place des stratégies visant à retrouver son calme intérieur et sa concentration entre deux points joués. Au service par exemple, il frappe la balle au sol un grand nombre de fois avant de la lancer, ce qui lui permet de se concentrer pour faire le vide (émotionnel) dans sa tête.
A côté de cela, et on peut penser qu’il y a un lien, il a développé certains rituels qu’il qualifie « d’habitudes idiotes » quand il est interrogé sur ce sujet, comme aligner ses bouteilles, ne pas marcher sur certaines lignes du court, avoir différents gestes stéréotypés au visage quand il est au service etc.
On peut penser que ces rituels sont en lien avec sa gestion émotionnelle car ils confinent au tocs. Or les tocs visent à contenir des émotions débordantes. Et c’est un point qu’il développe longuement dans son livre, son combat permanent pour gérer ses émotions sur le terrain. Elle calme ses anxiétés ou ses pics d’euphorie et lui permet de se reconcentrer sur ses objectifs. Ce sont des balises qui lui permettent d’avancer point après point vers la victoire.
Une réserve toutefois est à noter : des tocs signalent un déséquilibre émotionnel, ils fonctionnent comme une sorte de barrage ou de digues face à des émotions que l’on ne veut pas laisser se manifester. Or nos émotions sont utiles, et tenter de les ignorer ou les faire taire n’est pas une stratégie bonne pour soi à long terme.
L’objectif de Rafael Nadal, ici, n’est pas d’écouter ses émotions et d’en faire des alliées, mais de les contrôler, d’en prendre le dessus le temps du match. Autrement dit d’en ignorer le message, pour œuvrer à un but plus important pour lui : la victoire sur le court. C’est ce qui en fait un joueur d’exception, surhumain. Il dépasse les limites de la plupart des autres joueurs qui ont gardé un plus grand contact avec leur sensibilité et donc leur personnalité sur le court. Mais quel en est le prix caché ? Car il y en a un, nécessairement.
On en trouve quelques pistes dans ses interviews : Rafa explique ainsi à quel point il est un homme différent dans la vie, insécurisé, ayant de multiples peurs. Sur le court, il devient quelqu’un d’autre.
Tout comme Tal Ben-Shahar le propose, il utilise ces rituels pour rester conscient de lui-même et de ses objectifs et lutter contre la pression du match, du public, contre ses propres anxiétés etc. Et ce sont des points de repères solidement ancrés en lui qui le guident. Mais attention aux excès. Attention à ne pas utiliser ces rituels pour essayer de devenir quelqu’un d’autre que soi-même !
Nous sommes ce que nous faisons de manière répétée. Aussi l’excellence n’est-elle pas un acte mais une habitude.
Aristote
Oui, mais vise-t-on l’excellence… ?
Exercice pratique : mettez en place un rituel
Voici l’exercice que Tal Ben-Shahar nous propose maintenant.
« Imaginez deux rituels qui, selon vous, vous rendrait plus heureux(se). Ce peut être la décision de méditer un quart d’heure tous les soirs, sortir avec votre conjoint(e) tous les mardis, inspirer profondément quatre fois de suite quand vous vous réveillez le matin, vous détendre avec un livre pendant une heure un jour sur deux, consacrer deux heures à votre passe-temps préféré tous les dimanches après-midi, et ainsi de suite.
Quand vous aurez défini vos rituels, inscrivez-les dans votre agenda et accomplissez-les. Au début, ils seront peut-être difficiles à mettre en place. Mais, avec le temps (en général cela ne prend pas plus d’un mois), ils deviendront aussi naturels que le brossage des dents. (…)
N’instaurez pas plus d’un rituel à la fois dans votre quotidien, et assurez-vous qu’il a acquis le statut d’habitude avant d’en ajouter de nouveaux. Comme dit Tony Schwarz « un changement effectué par paliers vaut mieux qu’un échec ambitieux. La réussite se nourrit d’elle-même. »
Laissez un commentaire pour témoigner sur les rituels que vous avez mis en place avant ou après la lecture de cet article.
A bientôt